Mini-cours de littératie financière – Investir son argent au Canada (Débutants)
Ce mini-cours en 5 leçons propose un aperçu théorique et pratique de la littératie financière axée sur l’investissement, spécialement conçu pour les débutants au Canada (francophone). Chaque leçon aborde un aspect clé de la gestion et de la croissance de votre argent – de la compréhension de l’importance d’investir jusqu’aux différentes options d’investissement (actions, fonds, immobilier, etc.), en passant par les véhicules d’épargne canadiens comme le CELI. Le contenu se veut informé scientifiquement (références à l’appui) et pédagogique, avec quelques exercices de réflexion pour ancrer les connaissances.
L’épargne consiste à mettre de l’argent de côté, alors que l’investissement consiste à faire fructifier cet argent sur la durée en achetant des actifs qui prendront potentiellement de la valeur (placements financiers, immobilier, etc.) gerezmieuxvotreargent.ca . Contrairement à l’épargne pure, investir offre généralement des rendements supérieurs à l’inflation sur le long terme gerezmieuxvotreargent.ca . En effet, si vous laissez simplement votre argent dans un compte d’épargne classique à faible taux d’intérêt, son pouvoir d’achat risque de diminuer : les intérêts annuels versés sont souvent inférieurs au taux d’inflation, ce qui érode la valeur réelle de votre épargne gerezmieuxvotreargent.ca . Par exemple, un taux d’inflation annuel soutenu de 5 % suffirait à réduire de moitié votre pouvoir d’achat en 14 ans si vos revenus (ou rendements) n’augmentent pas en conséquence lautorite.qc.ca .
Investir permet donc de faire croître votre patrimoine plus rapidement que la simple épargne, grâce à des rendements potentiellement plus élevés – mais en acceptant une part de risque plus importante gerezmieuxvotreargent.ca . C’est aussi une manière de lutter contre l’inflation en visant un rendement supérieur à la hausse des prix. Par exemple, investir 1 000 $ à un taux de 6 % par an produirait ~1 790 $ après 10 ans, et ~4 290 $ après 25 ans, grâce à la magie des intérêts composés educepargne.ca . En d’autres termes, plus on commence tôt et plus on laisse du temps à l’argent de croître, plus l’effet d’accumulation exponentielle joue en notre faveur educepargne.ca .
Exercice : Calculez combien vaudrait une somme de 5 000 $ investie à 5 % par an après 20 ans, puis comparez avec 5 000 $ restés sans intérêt sur un compte courant. Vous constaterez qu’investir tôt et régulièrement peut transformer vos efforts d’épargne sur la durée.
Illustration : La « magie » de l’intérêt composé permet à l’argent d’augmenter exponentiellement avec le temps (image symbolique).
En synthèse, on investit pour atteindre de plus grands objectifs financiers (retraite confortable, achat immobilier futur, indépendance financière, etc.) en faisant travailler l’argent pour nous. Toutefois, il faut retenir que rendement élevé rime avec risque élevé : on ne peut espérer de gains importants sans accepter une certaine volatilité ou possibilité de perte temporaire gerezmieuxvotreargent.ca . Dans les leçons suivantes, nous verrons comment se préparer avant d’investir (état financier, profil de risque), puis où et comment investir son argent de façon éclairée.
Avant de placer le moindre dollar, il est crucial de faire le point sur sa situation financière et ses objectifs. Concrètement, cela implique de :
Clarifier vos objectifs d’investissement : Pourquoi investissez-vous ? Est-ce pour la retraite, pour acheter une maison, pour générer un revenu passif ? La réponse influencera le montant à investir, la durée de placement et le type de compte à utiliser gerezmieuxvotreargent.ca . Un objectif clair (par ex. “10 000 $ pour apport immobilier dans 5 ans”) sert de boussole pour élaborer votre stratégie.
Évaluer votre situation financière : Établissez votre budget mensuel afin de déterminer combien vous pouvez épargner et investir chaque mois sans vous mettre en difficulté gerezmieuxvotreargent.ca . Assurez-vous d’abord d’avoir un fonds d’urgence (quelques mois de dépenses de côté) et d’avoir remboursé les dettes à taux élevés (ex. cartes de crédit) avant d’investir massivement. Il est généralement prudent de rembourser les dettes au taux d’intérêt très élevé avant d’investir, car ces dettes coûtent plus cher que ce que la plupart des placements pourraient rapporter.
Définir votre horizon de placement : Combien de temps pouvez-vous laisser votre argent investi ? Si vous aurez besoin de liquidités dans un futur proche (1 à 2 ans), il vaudra mieux éviter les placements trop volatils. En effet, si vous devez récupérer vos fonds à court terme, privilégiez des placements sécuritaires et liquides (p. ex. un compte épargne à haut rendement ou des dépôts à terme garantis) pour éviter de devoir vendre en pleine baisse lautorite.qc.ca . À l’inverse, pour un objectif lointain (10-20 ans et plus), vous pouvez vous permettre des placements plus dynamiques (actions, fonds indiciels, etc.) car vous aurez le temps de lisser les fluctuations du marché.
Connaître votre tolérance au risque : C’est un élément central pour déterminer un profil d’investisseur adapté. Chacun réagit différemment face aux pertes potentielles. Demandez-vous, par exemple, comment réagiriez-vous si la valeur de votre portefeuille baissait de 20 % ? Certaines personnes paniqueraient et vendraient tout, d’autres comprendraient qu’il faut tenir bon. Votre profil de risque dépend de votre confort psychologique avec la volatilité, de votre situation (revenus stables ou précaires) et de votre capacité financière à encaisser des pertes temporaires lautorite.qc.ca . Êtes-vous de nature prudente ou audacieuse ? Un investisseur prudent privilégiera des placements sûrs (obligations, fonds équilibrés) avec des rendements modérés mais stables, tandis qu’un investisseur audacieux pourra accepter la volatilité des marchés boursiers pour viser un rendement supérieur sur le long terme lautorite.qc.ca . Il n’y a pas de bonne réponse universelle : l’important est d’être honnête avec soi-même et de choisir une stratégie en accord avec son profil. (Astuce : De nombreux questionnaires en ligne, dont celui de l’AMF, existent pour vous aider à estimer votre profil d’un investisseur en fonction de votre attitude face au risque lautorite.qc.ca ).
Diversifier vos placements : On entend par là “ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier”. La diversification est un principe fondamental pour limiter les risques d’un portefeuille lautorite.qc.ca . Il s’agit de répartir vos investissements sur différentes classes d’actifs (actions, obligations, immobilier, etc.), différentes régions géographiques, secteurs économiques, voire différentes devises. L’idée est que de tous vos placements ne réagissent pas de la même façon aux événements : par exemple, si la Bourse canadienne traverse une mauvaise passe, peut-être que les marchés étrangers ou l’immobilier se portent mieux lautorite.qc.ca . En diversifiant, on réduit la probabilité de perte simultanée sur l’ensemble du portefeuille. Une étude fictive de l’AMF illustre ce point : un investisseur (Pierre) qui mise tout sur une seule action a une chance sur deux de perdre 10 %, tandis qu’un autre (Jean) qui répartit son argent sur deux actions concurrentes s’assure un gain modeste dans tous les cas (+5 % dans l’exemple) lautorite.qc.ca . La diversification permet ainsi d’atténuer le risque global sans forcément sacrifier le rendement attendu lautorite.qc.ca . Exercice : Vérifiez la composition de quelques fonds communs ou FNB populaires – vous verrez qu’ils contiennent des dizaines voire des centaines de titres différents, ce qui incarne la diversification.
En résumé, bien se préparer avant d’investir implique d’établir un plan. Posez-vous les bonnes questions sur vos objectifs, vos moyens et vos limites. Rédigez éventuellement une politique de placement personnelle (même succincte) définissant votre horizon, votre profil de risque et la répartition cible de vos actifs (par ex. 60 % en fonds indiciels d’actions, 30 % en obligations, 10 % en épargne liquide). Cette discipline vous servira de guide, surtout lors des périodes de turbulence sur les marchés. Enfin, n’oubliez jamais qu’investir reste subordonné à une bonne gestion financière globale : un budget sain, un endettement maîtrisé et une épargne de précaution sont les fondations sur lesquelles bâtir vos investissements.
Dans cette leçon, nous passons en revue les principales options de placement à la disposition d’un épargnant canadien. L’objectif est de comprendre où et dans quoi on peut investir son argent, ainsi que les caractéristiques générales de chaque type de placement (rendement espéré, risque, liquidité, etc.). Voici les grandes catégories de placements à connaître :
Actions (titres de sociétés cotées en bourse) : Acheter une action, c’est acquérir une part de propriété d’une entreprise. Vous devenez donc actionnaire, avec l’espoir de tirer profit de la hausse du cours de l’action au fil du temps (gain en capital) et/ou du versement de dividendes périodiques bnc.ca . Les actions sont connues pour leur potentiel de rendement élevé sur le long terme, mais aussi pour leur volatilité : leur prix fluctue quotidiennement en fonction de nombreux facteurs (résultats de l’entreprise, santé économique, tendances du marché, etc.) bnc.ca . Le risque associé aux actions est moyen à élevé, selon la solidité de l’entreprise et du secteur bnc.ca . Investir en actions individuelles demande du temps et des connaissances pour analyser les entreprises (lecture d’états financiers, compréhension des indicateurs financiers, etc.) lautorite.qc.ca . Pour un débutant, il est souvent conseillé de commencer par les fonds (voir plus bas) afin d’être diversifié automatiquement, plutôt que de choisir soi-même quelques actions au hasard.
Obligations (titres de créance) : Une obligation est un prêt que vous accordez à un émetteur (gouvernement, municipalité ou entreprise). En achetant une obligation, vous devenez créancier : l’émetteur s’engage à vous verser des intérêts réguliers (appelés coupons) et à rembourser le capital à l’échéance bnc.ca . Les obligations sont généralement moins risquées que les actions, car les flux de paiements sont contractuels, mais elles offrent aussi un rendement plus modeste. Elles conviennent bien aux profils prudents ou pour l’argent dont on aura besoin à moyen terme. Il existe plusieurs types d’obligations (à taux fixe, taux variable, indexées sur l’inflation, etc.). En termes de risque : les obligations d’État canadiennes sont considérées comme très sûres (risque de défaut quasi nul), tandis que les obligations d’entreprises comportent un risque un peu plus élevé (et donc un coupon généralement plus généreux pour compenser).
Fonds d’investissement (fonds communs de placement ou FNB, fonds négociés en bourse) : Un fonds est un panier de titres géré par des professionnels. Concrètement, de nombreux investisseurs mettent leur argent en commun dans un fonds, qui sert à acheter un large éventail d’actions, d’obligations ou d’autres actifs bnc.ca . En échange, chaque investisseur détient des parts du fonds. L’intérêt ? Dès le départ, vous êtes diversifié (le fonds peut contenir des dizaines d’entreprises de divers secteurs) sans avoir à tout choisir vous-même bnc.ca . Les FNB sont des fonds indiciels cotés en bourse : ils se négocient comme des actions et cherchent souvent à répliquer la performance d’un indice (par ex. un FNB peut suivre l’indice S&P/TSX de la bourse de Toronto) bnc.ca . Les fonds communs, eux, sont achetés directement via l’institution financière (pas en bourse) et sont évalués une fois par jour. Avantage clé : simplicité et diversification immédiate. C’est « une bonne façon de commencer à investir votre épargne, sans trop vous casser la tête » bnc.ca . Le niveau de risque dépend du type de fonds choisi : il existe des fonds très prudents (fonds obligataires, fonds du marché monétaire) jusqu’à des fonds audacieux (fonds d’actions émergentes, etc.). Note : Les FNB ont en général des frais de gestion plus faibles que les fonds communs gérés activement bnc.ca , ce qui en fait un choix populaire pour les investisseurs débutants et intermédiaires.
Placements garantis (CPG, bons du Trésor, etc.) : Ce sont des placements à capital 100 % garanti. Le certificat de placement garanti (CPG), par exemple, est un dépôt à terme (quelques mois à plusieurs années) où la banque vous garantit de récupérer au minimum votre mise initiale à l’échéance, plus un intérêt connu à l’avance (sauf pour les CPG dits indiciels, où le rendement dépend partiellement du marché) bnc.ca . Les bons du Trésor sont des titres émis par les gouvernements, à très court terme (moins d’un an) et également garantis bnc.ca . Ces placements ont un risque quasi nul (vous ne perdrez pas d’argent, sauf faillite hautement improbable de l’émetteur), mais en contrepartie le rendement est faible bnc.ca . Ils servent surtout à protéger le capital ou à placer des fonds dont on aura besoin très bientôt, sans viser de gros gains.
Immobilier : L’investissement immobilier peut être direct (acheter un bien physique) ou indirect (via des véhicules financiers liés à l’immobilier). En investissement direct, le plus commun est l’immobilier locatif : acheter un appartement, un immeuble à revenus ou même un duplex, pour le louer. Cela procure des loyers réguliers et idéalement une prise de valeur du bien sur le long terme. Ce type d’investissement nécessite un capital de départ important (mise de fonds, capacité d’emprunt) et du temps pour gérer les locataires et l’entretien xpertsource.com . Les rendements ne sont pas élevés immédiatement, mais peuvent s’avérer intéressants sur plusieurs années (plus-value + revenus locatifs) pour un investisseur patient xpertsource.com . Une autre stratégie directe est le “flip” immobilier : acheter à bas prix un bien à rénover et le revendre vite après travaux xpertsource.com . C’est potentiellement lucratif mais plus spéculatif, avec des risques (dépassement de coûts de rénovation, marché défavorable à la revente, etc.) xpertsource.com . – Du côté indirect, on trouve les Fiducies de placement immobilier (FPI) et autres fonds immobiliers. Une FPI est une société qui détient un portefeuille de propriétés immobilières (centres commerciaux, immeubles d’appartements, bureaux, etc.) et redistribue les revenus sous forme de dividendes aux investisseurs xpertsource.com . En achetant des parts de FPI (cotées en bourse), vous investissez dans l’immobilier sans devoir acheter vous-même d’immeuble, et sans gestion locative à assumer – vous faites juste « injecter des fonds » et percevez une portion des revenus immobiliers selon vos parts xpertsource.com . C’est un moyen accessible de se positionner sur le marché immobilier avec de plus petites sommes. D’autres véhicules existent, comme les groupes d’investissement immobilier (plusieurs investisseurs privés s’associent pour acquérir un immeuble) xpertsource.com ou les fonds communs immobiliers gérés par des professionnels xpertsource.com . En général, l’immobilier est apprécié pour sa stabilité relative et sa décorrélation partielle des marchés boursiers, mais il faut noter qu’il n’est pas sans risques (vacance locative, baisse du marché immobilier, taux d’intérêt qui augmentent le coût des emprunts, etc.).
Illustration : L’immobilier locatif (par exemple, l’achat d’un immeuble à appartements pour les louer) est un investissement tangible nécessitant capital et gestion, mais pouvant générer des revenus passifs réguliers sur le long terme.
Autres placements : Il existe bien sûr d’autres possibilités, comme les devises étrangères (on peut spéculer sur l’évolution des taux de change), les matières premières (métaux précieux, etc., souvent via des FNB ou des certificats), les crypto-monnaies (actif très volatil et spéculatif, à n’entreprendre que si l’on en comprend bien les risques), le capital privé (investir dans des entreprises non cotées, des startups), le placement dans son entreprise ou sa carrière (former ses compétences, démarrer un business), etc. Ces options s’adressent généralement à des investisseurs plus expérimentés ou ayant un profil bien particulier. Pour un débutant, il est recommandé de se concentrer d’abord sur les catégories plus traditionnelles listées ci-dessus, qui permettent déjà de bâtir un portefeuille équilibré et adapté à vos objectifs.
Diversification : Notez bien que ces différentes classes d’actifs ne s’excluent pas – au contraire, on cherche souvent à les combiner intelligemment. Un portefeuille “équilibré” typique pourra par exemple contenir des actions (pour la croissance à long terme), des obligations (pour stabiliser et générer du revenu), peut-être un peu d’immobilier (via une FPI pour la diversification supplémentaire), et un fond de CPG/épargne pour les besoins de court terme ou les opportunités. La clé est d’ajuster la proportion de chaque catégorie en fonction de votre profil de risque et de votre horizon : plus l’horizon est long et le risque toléré élevé, plus la part d’actions (ou immobilier) peut être grande ; plus vous êtes proche d’un objectif ou prudent, plus il faut pondérer vers les obligations ou actifs garantis. On parle d’allocation d’actifs : c’est l’art de répartir votre argent entre différentes catégories pour maximiser vos chances d’atteindre vos objectifs avec le risque que vous êtes prêt à prendre. De nombreuses études montrent que l’allocation d’actifs est l’un des déterminants principaux du rendement d’un portefeuille à long terme, plus que le choix précis de telle ou telle action. Prenez donc le temps de réfléchir à cette répartition, éventuellement avec l’aide d’un conseiller financier.
Maintenant que nous avons vu quoi acheter pour investir, abordons où les détenir. Au Canada, il existe différents régimes d’épargne enregistrés qui offrent des avantages fiscaux substantiels pour vos investissements. En utilisant les bons comptes, vous pouvez réduire ou éliminer l’impôt sur vos gains et ainsi accélérer la croissance de votre patrimoine. Les deux principaux comptes à connaître sont le CELI et le REER, complétés par d’autres régimes selon les situations (CELIAPP pour l’achat d’une première propriété, REEE pour les études des enfants, etc.).
CELI (Compte d’épargne libre d’impôt) : C’est un compte très flexible, non imposable. Concrètement, les sommes investies dans un CELI vont pouvoir croître à l’abri de l’impôt : les intérêts, dividendes et gains en capital que vous y générez ne seront pas imposables, et les retraits non plus retraite101.com . Par exemple, si vous achetez des actions ou des FNB dans votre CELI et que vous doublez votre mise, vous pouvez retirer le tout sans payer un sou d’impôt sur ce gain. Le CELI a été introduit en 2009 pour encourager les Canadiens à épargner/investir. Chaque année, un plafond de cotisation est défini (par exemple 6 500 $ en 2023, 7 000 $ en 2025, etc.), et si vous n’utilisez pas tout l’espace, il s’accumule pour les années suivantes retraite101.com . Toute personne de 18 ans et plus, résidente fiscale du Canada, peut ouvrir un CELI (note : dans certaines provinces dont le Québec, il faut attendre 19 ans pour pouvoir légalement conclure le contrat, mais les droits de cotisation de 18 ans sont simplement reportés) canada.ca . Le CELI est idéal pour à peu près n’importe quel objectif : épargne d’urgence, projet à court ou moyen terme, complément retraite, etc., puisqu’il n’y a pas de pénalité ni d’impôt au retrait. C’est un véhicule très puissant pour faire fructifier votre argent sans impact fiscal négatif retraite101.com . Exemple : 10 000 $ placés dans un CELI qui deviennent 15 000 $ valent vraiment 15 000 $ pour vous, net d’impôt. En compte non enregistré, ce même gain pourrait être amputé d’impôts sur les dividendes et les plus-values. Astuce : Utilisez toujours en priorité votre espace CELI pour vos placements qui ont le plus fort potentiel de rendement (par exemple actions, FNB indiciels), car ce sont ceux qui bénéficient le plus de l’exemption fiscale sur les gains.
REER (Régime enregistré d’épargne-retraite) : C’est l’autre pilier de l’épargne au Canada, principalement destiné – comme son nom l’indique – à la préparation de la retraite. Le fonctionnement diffère du CELI sur le plan fiscal : les cotisations au REER sont déductibles de votre revenu imposable (vous donnant ainsi un remboursement d’impôt l’année de la cotisation), en revanche les retraits du REER seront imposés comme des revenus plus tard bnc.ca . En résumé, le REER vous permet de reporter l’impôt : épargner aujourd’hui avec un avantage fiscal immédiat, pour mieux financer votre retraite où vous retirerez l’argent et paierez alors l’impôt (idéalement à un taux plus bas si vos revenus de retraite sont inférieurs à vos revenus d’activité) bnc.ca . Les gains à l’intérieur du REER sont, comme pour le CELI, à l’abri de l’impôt tant qu’ils y restent. Cependant, tout retrait (hors dispositifs particuliers comme le RAP pour l’achat d’une maison, ou le REEP pour reprendre des études) est entièrement imposable. Le REER est donc optimal pour l’épargne retraite ou les projets long terme où vous ne toucherez pas l’argent avant plusieurs années. Le plafond de cotisation annuel au REER correspond à 18 % de votre revenu de l’année précédente (jusqu’à un maximum absolu, par ex ~30 000 $ en 2024), et là aussi les droits inutilisés se cumulent si vous ne contribuez pas au maximum chaque année. En somme, CELI et REER sont complémentaires : « Le REER est un régime d’épargne retraite déductible d’impôt et imposable au retrait, tandis que le CELI est polyvalent, non déductible et non imposable au retrait » bnc.ca . Vous choisirez l’un ou l’autre (ou les deux) selon vos objectifs : le CELI pour la flexibilité tous projets, le REER pour la retraite et réduire votre impôt actuel. (Notons que les retraits du CELI n’affectent pas les prestations gouvernementales fondées sur le revenu, alors que le retrait REER compte comme revenu ; d’où l’avantage du CELI pour préserver, par exemple, les allocations ou la Sécurité de la vieillesse) bnc.ca .
Autres comptes enregistrés : Mentionnons brièvement quelques autres régimes spécialisés : le CELIAPP (Compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété) qui dès 2023-2024 permet aux nouveaux acheteurs d’accumuler jusqu’à 40 000 $ pour une mise de fonds immobilière, en combinant l’avantage déductible du REER et le retrait non imposable du CELI (une sorte de mix des deux, mais réservé à l’achat immobilier). Il y a aussi le REEE (Régime enregistré d’épargne-études) pour financer les études postsecondaires de vos enfants, avec des subventions gouvernementales à la clé. Le RVER/REER collectif via l’employeur, ou le Régime de pension de l’employeur s’ils existent, sont d’autres véhicules à utiliser en priorité si votre employeur offre de cotiser pour vous (ne laissez pas d’argent sur la table !). Enfin, le REEI (Régime enregistré d’épargne-invalidité) pour les personnes handicapées, avec des subventions également. Tous ces comptes ont des finalités spécifiques mais partagent le principe de l’épargne à l’abri de l’impôt tant que l’argent y reste investi gerezmieuxvotreargent.ca .
En dehors des comptes enregistrés, vous pouvez évidemment investir via un compte non enregistré (compte taxable ordinaire, parfois appelé compte au comptant). Ces comptes n’ont pas de plafond de cotisation ni de contraintes d’utilisation, mais vos revenus de placement (intérêts, dividendes, gains) y sont imposables chaque année. On les utilise donc une fois qu’on a maximisé les options enregistrées, ou pour des stratégies particulières. Notons qu’en compte taxable, certains revenus sont imposés différemment : au fédéral canadien, les dividendes admissibles (versés par des sociétés canadiennes) bénéficient d’un crédit d’impôt, et les gains en capital ne sont imposés qu’à 50 % de leur valeur (seule la moitié du gain est ajoutée au revenu imposable). Tandis que les intérêts (ex : d’obligations ou CPG) sont imposés pleinement comme du revenu ordinaire. Il peut donc y avoir un arbitrage sur quels actifs détenir en CELI/REER vs en taxable, pour optimiser l’impôt. Mais tant que vous avez de la place dans vos CELI/REER, c’est souvent préférable de tout mettre dedans pour simplifier : vous n’aurez aucun impôt à calculer sur ces placements-là.
Ouvrir un compte d’investissement : Comment procède-t-on concrètement ? Aujourd’hui, c’est relativement simple. Vous pouvez ouvrir ces comptes (CELI, REER ou compte non enregistré) auprès de votre institution financière ou d’un courtier en ligne. De plus en plus d’investisseurs utilisent les plateformes de courtage en ligne (disponibles en français pour la plupart) afin d’acheter eux-mêmes leurs actions, FNB, etc., dans le compte de leur choix. Au Canada, il existe de nombreux courtiers en ligne : des filiales des grandes banques (RBC Placement Direct, Banque Nationale Courtage Direct, Desjardins Disnat, etc.) mais aussi des plateformes indépendantes comme Questrade, Wealthsimple, Interactive Brokers, pour n’en nommer que quelques-unes. Ces services vous permettent de gérer vos investissements via un site web ou une application mobile, souvent avec des commissions de courtage très réduites par rapport au modèle traditionnel. Par exemple, plusieurs courtiers offrent maintenant 0 $ de commission sur les transactions de FNB, ou des frais fixes très bas sur les actions (quelques dollars par transaction) – ce qui facilite grandement l’accès à la bourse pour les débutants. Lorsque vous ouvrez un compte chez un courtier, veillez à bien sélectionner le type de compte (on vous proposera d’ouvrir un CELI, un REER, un compte marge ou au comptant, etc., selon vos besoins) retraite101.com . Assurez-vous aussi d’avoir en main les documents requis (preuve d’identité, SIN, etc.) pour l’ouverture. Une fois le compte ouvert et approvisionné (virement depuis votre banque), vous pourrez y acheter les placements souhaités. Si vous ne vous sentez pas à l’aise de tout gérer seul, une alternative est de passer par un conseiller financier traditionnel (votre banque, un planificateur, etc.) ou d’utiliser un “robot-conseiller” en ligne qui investit automatiquement votre argent dans un portefeuille pré-établi en échange de frais minimes.
À retenir : Utiliser les comptes enregistrés est essentiel pour optimiser vos rendements : la croissance sans impôt dans un CELI ou le report d’impôt via le REER peuvent faire une énorme différence après plusieurs années. Par exemple, d’après le Ministère des Finances, un placement de 10 000 $ à 5 % pendant 20 ans deviendra ~26 500 $ net dans un compte non enregistré (en assumant un impôt annuel sur les gains), contre ~33 000 $ dans un CELI sans impôt – soit une amélioration substantielle simplement en choisissant le bon véhicule. Pensez-y lorsque vous planifierez vos investissements.
Illustration : Investir en ligne via un courtier permet de gérer facilement ses placements depuis chez soi ; de nombreux courtiers canadiens offrent des plateformes conviviales avec peu de frais, idéales pour débuter.
Enfin, abordons la question des frais : Les placements et comptes d’investissement comportent souvent des frais (frais de gestion d’un fonds, frais de courtage par transaction, frais annuels de compte si inactif, etc.). Ces coûts, bien que parfois discrets, peuvent ronger le rendement sur le long terme s’ils sont élevés gerezmieuxvotreargent.ca . Par exemple, un fonds commun avec 2 % de frais annuels ponctionne cette somme chaque année, ce qui réduit d’autant la performance nette pour vous. À première vue 2 % semble peu, mais sur 20 ans cela représente une grosse différence de capital accumulé (effet composé des frais). Soyez donc attentif aux frais : privilégiez les solutions à frais modérés (par ex. FNB indiciels avec 0,1–0,3 % de frais annuels, courtiers en ligne sans frais de garde, etc.). Vérifiez aussi les frais d’inactivité ou autres pénalités sur vos comptes et cherchez à les éviter (souvent en maintenant un solde minimal ou en faisant quelques transactions par an) retraite101.com . Un investissement réussi, c’est non seulement de bons rendements bruts, mais aussi des coûts maîtrisés pour maximiser le rendement net dans votre poche.
Pour conclure ce cours, focalisons-nous sur la mise en pratique pour un débutant qui souhaite investir en bourse (notamment dans les actions ou les fonds indiciels). Voici un guide pas-à-pas et quelques conseils pour bien débuter :
1) Prérequis – Assurez-vous d’avoir suivi les étapes des leçons précédentes : vous avez une idée claire de vos objectifs, de votre profil de risque, et vous avez choisi le compte par lequel investir (p. ex. ouvrir un CELI autogéré chez un courtier en ligne, ou un compte d’épargne placements à votre banque). Munissez-vous de vos identifiants du compte de courtage. Transférez-y le montant que vous souhaitez investir (en veillant à ne pas dépasser vos droits de cotisation si c’est un CELI/REER). Exercice : si vous n’avez pas encore ouvert de compte, faites-le en suivant les instructions en ligne du courtier de votre choix – cela vous familiarisera avec l’interface.
2) Commencer petit et diversifier – Pour une première expérience, il est sage de démarrer avec un montant modeste et d’étaler vos achats dans le temps. Par exemple, plutôt que d’investir 5 000 $ d’un coup, on pourrait investir 1 000 $ chaque mois sur 5 mois. Cette technique de l’échelonnement (ou dollar-cost averaging) réduit l’impact du timing : si le marché baisse juste après votre premier achat, vous achèterez les prochaines fois à prix réduits, lissant le coût d’achat moyen. Choisissez des placements diversifiés dès le départ. Le plus simple pour un débutant est d’acheter un fonds indiciel ou un FNB couvrant un large marché (par exemple un FNB indiciel canadien pour profiter des actions canadiennes, un FNB mondial pour avoir un peu de tout, ou un FNB équilibré qui contient à la fois des actions et des obligations). Cela vous donne instantanément une bonne diversification sans avoir à analyser de multiples actions individuellement. Vous pouvez aussi combiner 2 ou 3 FNB (par ex. un FNB actions monde + un FNB obligations canadiennes) selon votre profil. Pourquoi pas d’actions individuelles tout de suite ? Rien ne l’interdit, mais gardez à l’esprit que choisir des titres demande du travail de recherche et comporte un risque spécifique (celui de l’entreprise). Un fonds indiciel élimine ce risque spécifique en prenant “tout le marché”. Vous pourrez toujours vous amuser à sélectionner quelques actions plus tard, une fois les bases bien acquises.
3) Passer un ordre en bourse – Sur votre plateforme de courtage, cherchez le symbole du titre ou du fonds que vous voulez acheter (ex. “VEQT” pour un FNB actions mondiales tout-en-un, ou “RY” pour l’action Banque Royale, etc.). Indiquez le montant ou le nombre de parts que vous souhaitez, et choisissez le type d’ordre (au marché pour acheter tout de suite au prix courant, ou limite si vous visez un prix maximum précis). Pour débuter, un ordre « au marché » en heures d’ouverture de la bourse convient généralement, car il sera exécuté immédiatement au meilleur prix disponible. Validez la transaction… et félicitations, vous voilà investisseur ! 🎉 N’hésitez pas à garder une trace de vos opérations (prix d’achat, date) pour votre suivi personnel.
4) Suivi et attitude à adopter – Une fois investi, patience et sang-froid sont de mise. Les marchés fluctuent quotidiennement : la valeur de votre portefeuille va monter et descendre, parfois vivement. C’est normal. Ne paniquez pas si vous voyez une baisse après un achat : sur le court terme, les marchés peuvent varier aléatoirement en fonction des nouvelles du jour, de l’humeur des investisseurs, etc. Ce qui compte, c’est la tendance longue. Historiquement, le marché boursier canadien (TSX) a offert environ +6 à +8 % de rendement annuel moyen sur de longues périodes, malgré les crises et corrections en chemin. Mais ce rendement moyen n’est atteint qu’en restant investi sur la durée et en réinvestissant les gains. Évitez de faire trop d’allers-retours (trading excessif) : des recherches ont montré que les investisseurs qui négocient très fréquemment obtiennent en moyenne des rendements annuels inférieurs de 5 % à ceux qui adoptent une approche plus passive et conservent leurs placements longuement lautorite.qc.ca . Autrement dit, la patience paie souvent plus que l’agitation. Contentez-vous de consulter votre portefeuille de temps en temps (par ex. une fois par mois) pour voir si tout va bien et éventuellement rééquilibrer une fois par an si une classe d’actifs a pris beaucoup plus de poids qu’une autre.
5) Erreurs communes à éviter – Voici quelques pièges classiques dans lesquels il ne faut pas tomber :
- Investir sans comprendre : ne mettez pas votre argent dans un produit que vous ne comprenez pas. Posez des questions, documentez-vous (comme vous le faites en suivant ce cours !). Si quelque chose semble trop beau pour être vrai, méfiez-vous.
- Tout mettre sur un seul placement “juteux” : Le conseil de diversification de la leçon 2 s’applique – même si vous entendez parler d’un “super bon plan” sur une action ou une crypto, ne mettez pas toute la cagnotte dessus. Conservez un portefeuille équilibré.
- Courir après les tendances : Évitez de suivre aveuglément la foule sur le dernier investissement à la mode (une action mème sur Reddit, ou un secteur hype). Ce qui monte très vite peut redescendre tout aussi vite. Préférez une approche posée, basée sur vos objectifs à vous, pas sur l’engouement du moment.
- Ignorer les frais et l’impôt : Comme évoqué, faites attention aux frais. Par exemple, éviter de trop acheter/vendre si votre courtier facture des commissions, ou de souscrire à des fonds avec des frais de gestion de 2 % alors qu’il existe des équivalents à 0,2 %. Sur le plan fiscal, assurez-vous d’utiliser vos CELI/REER pour éviter des impôts inutiles, et si vous avez des comptes non enregistrés, informez-vous sur la fiscalité (p.ex. ne pas churner vos positions pour générer des gains imposables chaque année inutilement).
- Vouloir “s’enrichir vite” : C’est sans doute le point le plus important psychologiquement. L’investissement efficace est ennuyeux et progressif. Si quelqu’un vous promet de doubler votre mise en quelques mois sans risque, fuyez – c’est soit un mensonge, soit un jeu de casino. Méfiez-vous des promesses de rendements élevés sans risques : c’est souvent l’attrape des arnaques financières lautorite.qc.ca . De même, n’empruntez pas inconsidérément pour investir (effet de levier) quand vous débutez ; la marge amplifie les gains potentiels mais aussi les pertes, c’est un outil dangereux pour les non-initiés. Prenez plutôt le temps, investissez régulièrement de l’argent dont vous n’avez pas besoin à court terme, et laissez le temps faire son œuvre.
Sécurité et arnaques : Un dernier mot sur la sécurité. Malheureusement, le monde de l’investissement attire aussi des fraudeurs. Ne donnez jamais vos informations de compte ou vos fonds à quelqu’un sans avoir vérifié ses accréditations. Toute personne ou plateforme qui vous contacte de manière non sollicitée pour un “investissement garanti très rentable” doit déclencher la méfiance. Vérifiez si l’entreprise ou l’individu est bien inscrit auprès des régulateurs (AMF au Québec, CCRIQ, etc.). L’AMF conseille notamment de toujours valider que le conseiller ou la plateforme est autorisé(e) (via les registres officiels) et de ne jamais céder à la pression ou à l’urgence qu’un fraudeur pourrait essayer d’imposer lautorite.qc.ca . En suivant ces règles de base, vous éviterez bien des soucis. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter la liste des mises en garde de l’AMF ou des guides en ligne sur les fraudes d’investissement courantes.
Conclusion : Vous avez maintenant en main les bases pour débuter sereinement votre parcours d’investisseur. Vous savez pourquoi il est important d’investir (pour faire face à l’inflation et réaliser vos projets), comment vous préparer et définir une stratégie adaptée à votre profil, dans quels instruments placer votre argent (et l’importance de diversifier), via quels comptes le faire pour optimiser les aspects fiscaux (CELI, REER…), et enfin comment passer à l’action concrètement en bourse tout en évitant les pièges courants. La littératie financière est un processus continu : continuez à vous former, à lire des sources fiables, et à apprendre de vos expériences. Avec le temps, vous gagnerez en confiance et pourrez affiner votre approche (par exemple, ajuster votre portefeuille à mesure que votre situation de vie évolue).
Investir est un voyage sur le long terme. Chaque petite somme placée, chaque connaissance acquise est une pierre de plus à l’édifice de votre sécurité financière future. Comme le dit un proverbe, « Le meilleur moment pour planter un arbre était il y a 20 ans. Le deuxième meilleur moment est maintenant. » Alors n’attendez plus, élaborez votre plan et mettez-le en œuvre prudemment, mais sûrement. Bonne réussite dans vos investissements !
Sources : Autorité des marchés financiers (AMF Québec) – guides d’investissement et de finances personnelles lautorite.qc.ca ; Government of Canada – Agence du revenu du Canada (guide du CELI) canada.ca ; Retraite101 – guides pratiques sur le CELI, comparatifs de courtiers retraite101.com ; Banque Nationale – articles éducatifs sur l’investissement et les placements bnc.ca ; GetSmarterAboutMoney (Ontario) – cours sur l’investissement pour débutants gerezmieuxvotreargent.ca ; XpertSource – investir en immobilier au Québec xpertsource.com .